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Les dépendances

Au début du quatorzième siècle, Philippe, roi d’une beauté légendaire, régnait sur la France en maître absolu. Son épouse est la reine Clémence, c’est une époque faste et riche, mais aussi dure, dure parce que le regard des autres est impitoyable, chacun est surveillé et épié. La reine Clémence est une femme merveilleuse, belle, chaleureuse, et aussi très généreuse.

Généreuse de son temps, elle est toujours disponible pour aider ses sujets, elle a une bonne écoute, elle est donc très sollicitée, parfois son mari le Roi lui reproche d’en faire trop, car elle s’épuise, et sa santé lui fait parfois défaut. «Votre rôle de reine exige que vous preniez soin de vous et que vous agissiez avec plus de retenue» lui répète-t-il sans cesse. «Au contraire» lui répond-elle «nous nous devons d’être près de nos sujets et à leurs services»

La reine qui semble très heureuse a un secret, connu d’elle seule et de son mari : «une dépendance» très marquée et difficile à contrôler. Souvent satisfaite par une impulsion, non réfléchie, qui crée un cercle vicieux, de plaisir, de culpabilité et de dépréciation. Après avoir succombé à la tentation elle est malheureuse et s’en veut beaucoup, car pense-t-elle il devrait être facile de se retenir et ne pas céder à cette fameuse dépendance, beaucoup en sont capable, elle aussi devrait pourtant!!

Le Roi tente parfois de la raisonner, car il s’inquiète pour elle, pour sa santé et son moral, mais rien n’y fait, car c’est en elle, et en elle seule que se trouve le courage, la ténacité et le contrôle pour vivre ces moments où la pulsion arrive avec CALME et SÉRÉNITÉ.

Par une belle journée ensoleillée, la Reine Clémence est assise sur le bord de la mer et laisse porter son regard, elle est dans un état de rêverie très profonde. Elle aperçoit tout à coup à quelques pas d’elle, une femme, une femme au port de tête fier, avec un regard décidé et dirigé vers l’avant. On sent chez cette femme toutes les qualités et attitudes que la Reine Clémence voudrait bien avoir.

Le COURAGE d’accepter ce qu’elle est, la TÉNACITÉ d’aller de l’avant avec les décisions qu’elle prend, cette femme respire la confiance en elle, elle se sait capable d’écouter ce que son corps lui dit, c’est qu’elle prend le temps, il suffit parfois de quelques secondes pour savoir si le corps a un vrai besoin, ou s’il cherche a combler un vide. Lorsqu’une impulsion arrive, elle observe d’où elle provient. Cette femme qui marche tout près d’elle respire la paix intérieure, la paix de celle «qui s’aime et se respecte» avec ses faiblesses, oui, mais qui connaît et EXPLOITE ses forces volontairement, consciemment, et qui accepte de faire «un pas à la fois», toujours dans la bonne direction, celle qu’elle a choisie. Alors cette paix intérieure, cette sérénité et ce calme que la Reine perçoit dans son regard, vient du fait que cette jolie femme sait qu’elle va dans la bonne direction et que la route pour arriver à son but fait partie du voyage.

La Reine Clémence qui est émerveillée sort de sa transe, pour s’apercevoir qu’elle marche doucement sur la grève. Ébahie, elle réalise avec une grande émotion que cette femme qu»’elle regardait avec envie, c’était ELLE ! Elle venait de faire un voyage à l’intérieur d’elle-même, et tout, tout ce qu’elle a perçu, est à l’intérieur d’elle. Cette JOIE qui monte en elle est merveilleuse! Car elle sait maintenant qu’elle a toutes les ressources pour parvenir à ce qu’elle souhaite : elle veut se la couler douce!